Debout, Rose McGowan

 

 

J’avais vaguement entendu parler de ce qui était arrivé à Rose McGowan grâce à sa prise de paroles et quand j’ai eu l’occasion de lire son témoignage, je l’ai saisie.

 

Rose McGowan est une survivante.

Repérée dans la rue après des années d’errance puis propulsée au rang de star, elle est rattrapée par le rouleau compresseur d’un système intrinsèquement sexiste et violent. À chaque rôle, chaque apparition publique, chaque couverture de magazine, elle est marketée comme un produit destiné à faire vendre. Devenue le rouage d’une machine qui engrange des milliards de dollars chaque année, elle a le sentiment qu’on lui pirate son identité.

Hollywood attendait de Rose qu’elle soit docile. Au lieu de cela, elle s’est rebellée. Et elle a parlé.

DEBOUT est une autobiographie qui se lit comme un manifeste. Le récit cru, sincère et poignant d’une activiste déterminée à dévoiler la vérité sur l’industrie de l’entertainment.     

 

Si, comme moi, vous ne connaissez Rose McGowan que grâce à son rôle de Paige, la quatrième sœur Halliwell dans la série Charmed, autant dire que vous allez sans doute être surpris par ce que vous allez apprendre sur l’actrice.

J’ai été surprise dès le début en apprenant qu’elle était née et avait vécu au sein d’une secte en Italie avant de rejoindre les États-Unis, sa famille fuyant la secte. Sa vie aux États-Unis n’est pas beaucoup plus facile ; la vie en Italie (notamment sa gastronomie) lui manque et elle a du mal à s’intégrer. Son adolescence est faite de conflits familiaux, de fugues et d’addiction. On parle de sa vie d’actrice, de sa vie amoureuse plus ou moins compliquée, de ses valeurs, mais aussi de ce qu'Hollywood a fait d'elle…

Ce livre a été écrit suite à son témoignage. Rose McGowan a été une des premières femmes à témoigner contre Harvey Weinstein, ayant subi une agression sexuelle lors de ses débuts en tant qu’actrice. Dans le livre, elle ne le nomme jamais, elle le surnomme « le monstre ». Son agression est une partie importante du témoignage, mais le fait de ne pas nommer le coupable est intéressant, car ça ne lui donne pas d’importance, à lui. C’est sa vie à elle qui l’est.

J’ai aimé le style qui est très oral. C’est comme si elle nous parlait directement et ça rend le récit très prenant. En livre audio, ça doit être génial (mais je ne crois pas qu'il existe en français)

Je ne vous conseille pas ce livre si vous cherchez uniquement des anecdotes sur Charmed : vous serez déçu, ça concerne à peine quelques pages dans tout le livre. Par contre, si vous êtes intéressé parce qu’elle a à raconter sur sa vie, sur son combat féministe et sur Hollywood (qu’elle compare à une secte), ce livre est fait pour vous. Si vous décidez de le découvrir, je vous souhaite une bonne lecture.

L'amour est au menu, tomes 1 et 2, Sakaomi Yuzaki

 

 Ce manga avait fait pas mal parler de lui sur les réseaux lors de l’annonce de la publication du premier tome et j’étais très intriguée.

 

Nomoto a une passion pour la cuisine ! Et bien qu’elle ne soit pas une professionnelle de ce métier, elle a créé son compte instagram. Pourtant, le soir, quand elle rentre chez elle, elle n’a personne avec qui partager ses petits plats… Ce qui est certain, c’est que ce n’est pas pour ses collègues à tendance misogyne qu’elle prépare ses bentô ! Mais quand un jour, parce qu’elle a cuisiné en trop grande quantité, elle propose à sa voisine célibataire de venir dîner avec elle, elle pourrait bien trouver des réponses à ses questionnements…

 

Ce manga a clairement été mon coup de cœur de l’année 2024.

Nomoto aime cuisiner en grande quantité mais ne mange pas beaucoup. Kasuga a un gros appétit et les portions proposées aux femmes (dans les restos) sont souvent plus petites que celles proposées aux hommes. Comme elles sont voisines, Nomoto propose à Kusaga de partager ses repas.

C’est trop mignon ! Et pas que.

Perso, je m’attendais juste à de la romance…eh ben non ! La romance, pour l’instant, est très très légère et ça me convient. Ça parle beaucoup de nourriture vu que c’est quand même le thème du manga, mais aussi de thèmes plus féministes. Nomoto a des collègues masculins qui voient uniquement sa passion pour la cuisine comme une plus-value pour une épouse et une mère. Dans un chapitre, on évoque les règles et je ne m’y attendais pas du tout. Après plusieurs chapitres, les sentiments commencent tout doucement à s’installer et une des femmes s’interroge sur son identité sexuelle ; j’ai adoré ce chapitre, il fait si réel !  Dans un des chapitres, Nomoto et Kasuga parlent de ce que ça leur coûte par mois pour manger et j’ai trouvé que c’était super intéressant de parler de cet aspect de la cuisine. 

 Et puis, comme Nomoto, je trouve ça assez satisfaisant de voir Kasuga manger avec un tel appétit.          

 Le troisième tome est déjà dans ma PàL, le tome 4 doit sortir en juin et le tome 5 en septembre. J’ai trop hâte d’y être pour suivre Nomoto et Kasuga.

Si vous aimez les romances LGBT+ toutes douces et la cuisine, ce manga pourrait être pour vous. Si vous décidez de le découvrir, je vous souhaite une bonne lecture.

Mamie dans les orties : Le 20e siècle raconté par nos grands-mères, Marion de Boüard et Héloïse Pierre

 

 

J’ai emprunté ce livre à la bibliothèque et je n’ai pas été déçue.

 

Le livre qui fait parler nos grands-mères. On y lit des histoires de l'Histoire.

Depuis bientôt deux ans, Héloïse et Marion sillonnent la France pour rencontrer des grands-mères qui ont accepté de raconter leur vie et de partager leurs souvenirs. Elles ont fait de ces témoignages un podcast ; nous en faisons un livre.

Car ces histoires, c'est aussi l'Histoire avec un grand " H ", celle du XXe siècle et de ses bouleversements : la Deuxième guerre mondiale, Mai 68, la légalisation de l'IVG...

Certaines mamies ont été en avance sur leur temps et ont vécu des choses extraordinaires (que l'on pense à Jeanine, jeune fille au pair en Angleterre en 1953, ou à Colette, " demoiselle du téléphone " dans les années 1960), tandis que d'autres ont parfois connu le pire ( Dora a été rescapée d'Auschwitz, Mado, Catherine et Jacqueline ont vécu des avortements clandestins avant 1975).

Parfois bouleversantes, souvent drôles, et toujours émouvantes, ces mamies nous font découvrir une histoire, personnelle et intime, de la France, des femmes et du féminisme.

Dans cet ouvrage coloré, illustré, et documenté, Héloïse et Marion nous livrent en 11 chapitres le témoignage de 11 mamies.

 

Je ne connaissais pas du tout le podcast de base, donc ça a été une totale découverte. Je ne sais pas si j’aurai aimé écouter ça sous forme de podcast parce que la forme choisie dans le livre me parle un peu plus.

Je pense très sincèrement que c’est un livre très important, car avoir le témoignage de nos aînées sur divers sujets est toujours intéressants et permet de connaitre l’évolution de la société depuis leurs jeunesses.

Sur onze sujets différents (La guerre, l’éducation, l’amour, les enfants…) on suit les témoignages d’onze mamies plus ou moins âgées, qui n’ont donc pas toutes vécu les mêmes choses (même si elles ont quasiment toutes connues la guerre). Et même si elles sont âgées, je les ai trouvées toutes très modernes et très au courant des nouvelles évolutions de la société.

Certains de leurs avis et témoignages sont vraiment rafraichissants et j’ai beaucoup aimé ceux sur leurs vies amoureuses. Pour certaines, tout s’était bien passé, moins bien pour d’autres. J’ai aussi aimé ceux sur l’école ou le travail, car dans les clichés, les femmes restaient beaucoup à la maison, alors qu’elles étaient quasiment toutes très actives, même si elles n’avaient pas d’emploi rémunéré.

Si vous aimez les récits de vie, notamment de femmes, ce livre est fait pour vous. Et si vous préférez la forme audio, le podcast peut être pour vous. Si vous décidez de lire ce livre (ou d’écouter le podcast), je vous souhaite une bonne lecture (ou une bonne écoute).